Une vidéo, diffusée sur un site internet spécialisée fait le buzz depuis une semaine. On y voit un Airbus atterrir sur l’aéroport de Parro au Bhoutan, l’un des plus dangereux au monde. Comme Airbus, ATR connaît ces terrains spécifiques ou ses appareils se posent aussi régulièrement.
La vidéo d’un impressionnant atterrissage d’un Airbus au Bhoutan nous rappelle que les constructeurs aéronautiques doivent s’adapter à la dangerosité de certains aéroports. C’est le cas d’Airbus et d’ATR.
Un atterrissage à vue
La vidéo de cet airbus A319, atterrissant entre les montagnes sur l’aéroport de Paro au Bhoutan en Asie a fait le tour du monde. On y voit les différentes manœuvres, réalisées à vue par le pilote, avant d’atteindre la piste située à 2500m d’altitude. Presque un exploit.
Cette approche Jean-Luc Establie la connaît bien. Le retraité d’ATR s’est occupé pendant 10 ans des ventes d’avions dans cette région du monde : “Même si les techniques d’aujourd’hui permettent de piloter un avion entre les montagnes grâce aux satellites, à Paro, ce n’est pas possible. L’aéroport est tellement enclavé qu’on ne peut que se poser à vue”.
L’ATR adapté à ce type d’aéroport
Les montagnes ne sont pas le seul problème à Paro : “Seuls quelques appareils spécifiques, comme l’Airbus 319 ou les ATR peuvent s’y poser pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas de dégagement aux extrémités de la piste comme on peut en avoir sur tous les aéroports. Les pilotes ont un entraînement particulier” explique Jean-Luc Establie.
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Celui qui est aujourd’hui instructeur se souvient de l’un de ces atterrissages : “À la fin des années 80, la compagnie Nationale du Bhoutan voulait remplacer ses appareils. Avec ATR, on est allé faire des vols de démonstration pour montrer que l’avion était tout à fait adapté à ce type de vol et d’atterrissage et on l’a fait avec brio”.
Rien n’est laissé au hasard
Depuis, les dernières versions, les ATR 500 et 600 opèrent sur ces aéroports, considérées comme les plus dangereux du monde de la Colombie au Bhoutan : “Il faut prendre en compte des spécificités comme améliorer la motorisation de l’avion ou réduire la charge des passagers pour des aéroports à haute altitude. Mais l’ATR décolle et atterrit de manière courte sur des pistes courtes, donc il était déjà adapté”.
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“Ensuite, il faut intégrer le contexte régional”, poursuit-il. “Et notamment les phases d’approche et de décollage pour pouvoir passer les obstacles, les montagnes, aller dans les vallées, envisager des demi-tours en cas de panne de moteur au décollage”.
Pour les passagers, qui ont tendance à avoir peur dans les avions, ces aéroports sont une expérience à part entière. Mais qu’ils se rassurent, en aviation rien n’est laissé au hasard et Jean-Luc Establie l’affirme :“Ces éléments d’étude sont classiques pour un avionneur”. L’avion reste le moyen de transport le plus sûr à ce jour.
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